• Mathématicien, astronome, historien des sciences, docteur en langue et littérature arabes, enseignant, fervent militant pour la culture scientifique et auteur de plusieurs termes scientifiques en arabe
Avec le départ du professeur Mohamed Souissi, décédé à Tunis le 24 août, à l’âge de 92 ans, la Tunisie vient de perdre un éminent savant, mathématicien, historien des sciences, militant pour la culture scientifique et fervent défenseur de la langue arabe en tant qu’outil de la science et de l’innovation.
A la fois physicien, mathématicien, astronome et docteur en langue et littérature arabes, le Pr Souissi, né le 21 février 1915 à Dar Chaâbane, peut être considéré, à juste titre, comme l’un des génies de la science en Tunisie au cours du XXe siècle.
Mu par une foi inébranlable en l’apport des sciences pour le progrès de nos sociétés arabes et musulmanes, il a consacré sa vie à prôner le message de la rationalité.
Auteur prolifique, il jouissait d’une notoriété qui grandissait avec la percutance de ses idées, en Orient comme en Occident. Avec 46 années passées sur les estrades des lycées et des amphis jusqu’à sa retraite en 1985, le Pr Souissi était aussi un fin pédagogue qui a laissé une empreinte indélébile dans la carrière de ses élèves et disciples.
Après des études primaires à Dar Chaâbane sanctionnées en 1927 par le certificat (mention Très bien), le regretté rejoint le collège Sadiki et y décroche en 1934 son Bac (1ère partie) en tant que major de promotion puis la 2e partie du Bac au lycée Carnot de Tunis en 1935 (section philo en juin et section math en octobre).
A Paris, où il s’est inscrit à la Sorbonne, il prépare des certificats en physique, en mathématiques et en astronomie puis il y décroche en 1948 son Capes d’arabe et en 1958 l’agrégation. Ce n’est qu’en 1969 qu’il soutient, à la Sorbonne, avec la mention Très honorable, sa thèse de doctorat d’Etat en langue et littérature arabes, «la langue des mathématique en arabe avec un lexique de près de 2.000 termes scientifiques (en français — traduite en arabe et éditée par l’Académie «Beït El Hikma» de Tunis en 1989). Avec pour résultat, entre autres, la création de plusieurs termes mathématiques en arabe.
Membre de plusieurs institutions scientifiques prestigieuses, arabes, africaines et européennes, le Pr Souissi a présidé également plusieurs colloques scientifiques tunisiens et internationaux et produit des dizaines d’articles originaux publiés dans plusieurs revues scientifiques prestigieuses ainsi que des ouvrages de références dont bon nombre ont été consacrés à l’annotation d’écrits scientifiques de savants arabes et musulmans du Moyen-âge.
Connu pour son militantisme en faveur de la culture scientifique, inauguré dès les années 1930, il a marqué la vie intellectuelle tunisienne de 1945 à 1947 en publiant une série d’articles dans ce sens dans la célèbre revue de l’époque Al Mabaheth (fondé par Mohamed El Bachrouch et dirigée à l’époque par Mahmoud Messadi).
Plus cité par les revues scientifiques que par les médias, la cité des sciences l’avait invité le 7 avril 2006 à discourir sur les savants tunisiens et leur apport à l’humanité, séance qu’il avait animée avec le chercheur Abdelhadh Ben Mansour, un des plus grands spécialistes du manuscrit en tunisie.
Foued ALLANI
Avec le départ du professeur Mohamed Souissi, décédé à Tunis le 24 août, à l’âge de 92 ans, la Tunisie vient de perdre un éminent savant, mathématicien, historien des sciences, militant pour la culture scientifique et fervent défenseur de la langue arabe en tant qu’outil de la science et de l’innovation.
A la fois physicien, mathématicien, astronome et docteur en langue et littérature arabes, le Pr Souissi, né le 21 février 1915 à Dar Chaâbane, peut être considéré, à juste titre, comme l’un des génies de la science en Tunisie au cours du XXe siècle.
Mu par une foi inébranlable en l’apport des sciences pour le progrès de nos sociétés arabes et musulmanes, il a consacré sa vie à prôner le message de la rationalité.
Auteur prolifique, il jouissait d’une notoriété qui grandissait avec la percutance de ses idées, en Orient comme en Occident. Avec 46 années passées sur les estrades des lycées et des amphis jusqu’à sa retraite en 1985, le Pr Souissi était aussi un fin pédagogue qui a laissé une empreinte indélébile dans la carrière de ses élèves et disciples.
Après des études primaires à Dar Chaâbane sanctionnées en 1927 par le certificat (mention Très bien), le regretté rejoint le collège Sadiki et y décroche en 1934 son Bac (1ère partie) en tant que major de promotion puis la 2e partie du Bac au lycée Carnot de Tunis en 1935 (section philo en juin et section math en octobre).
A Paris, où il s’est inscrit à la Sorbonne, il prépare des certificats en physique, en mathématiques et en astronomie puis il y décroche en 1948 son Capes d’arabe et en 1958 l’agrégation. Ce n’est qu’en 1969 qu’il soutient, à la Sorbonne, avec la mention Très honorable, sa thèse de doctorat d’Etat en langue et littérature arabes, «la langue des mathématique en arabe avec un lexique de près de 2.000 termes scientifiques (en français — traduite en arabe et éditée par l’Académie «Beït El Hikma» de Tunis en 1989). Avec pour résultat, entre autres, la création de plusieurs termes mathématiques en arabe.
Membre de plusieurs institutions scientifiques prestigieuses, arabes, africaines et européennes, le Pr Souissi a présidé également plusieurs colloques scientifiques tunisiens et internationaux et produit des dizaines d’articles originaux publiés dans plusieurs revues scientifiques prestigieuses ainsi que des ouvrages de références dont bon nombre ont été consacrés à l’annotation d’écrits scientifiques de savants arabes et musulmans du Moyen-âge.
Connu pour son militantisme en faveur de la culture scientifique, inauguré dès les années 1930, il a marqué la vie intellectuelle tunisienne de 1945 à 1947 en publiant une série d’articles dans ce sens dans la célèbre revue de l’époque Al Mabaheth (fondé par Mohamed El Bachrouch et dirigée à l’époque par Mahmoud Messadi).
Plus cité par les revues scientifiques que par les médias, la cité des sciences l’avait invité le 7 avril 2006 à discourir sur les savants tunisiens et leur apport à l’humanité, séance qu’il avait animée avec le chercheur Abdelhadh Ben Mansour, un des plus grands spécialistes du manuscrit en tunisie.
Foued ALLANI
Source: La Presse